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«Des sciences du sport vers la médecine, et de la ­médecine vers les sciences du sport: une stratégie gagnant-gagnant»

Les mondes de la médecine et des sciences du sport ont longtemps fait l’objet d’une opposition systématique dans l’esprit du grand public, et des médecins et sportifs/coachs eux même. Le coach qui souhaite aligner un joueur blessé a longtemps été la bête noire du médecin, souvent perçu comme un empêcheur de tourner en rond. Le développement de la Médecine du Sport et de l’Exercice (MSE), de par sa nature par essence pluridisciplinaire, a très certainement participé à favoriser les échanges entre ces deux mondes, et permis d’ouvrir les esprits en intégrant les connaissances de chacun au service des sportifs, mais aussi maintenant des patients. La MSE pourrait être qualifiée de «formule 1» de la médecine, permettant d’ouvrir des champs d’application de nouvelles connaissances vers les patients, tout comme la formule 1 participe à l’amélioration des performances et de la sécurité de nos voitures. Mais depuis peu, on assiste aussi à des développement inverses, de la médecine vers la MSE. Les thématiques abordées dans ce numéro illustrent parfaitement cette tendance à prendre «le meilleur des 2 mondes». Raffin et al. nous montrent une fois de plus que l’entraînement par intervalle, dérivé du fameux «fractionné», est applicable et efficace dans une population particulière de sujets âgés; alors que Demaret et al. abordent une logique inverse, pointant l’intérêt potentiel en MSE de traitements initialement destinés aux patients spastiques. Au-delà du champ médicamenteux, d’autres technologies, parfois décriées car poussant à la sédentarité ou à la rupture du lien social, peuvent être utilisées pour favoriser la rééducation des patients sportifs ou actifs, comme illustré par le travail de Tooth et al. Enfin, malgré toutes ces technologies et/ou avancées thérapeutiques, Besson et al. nous rappellent que le sportif doit rester au centre, et qu’un des challenges que nous devons sans cesse relever est de rendre utile et applicable les «avancées technologiques», afin de crédibiliser nos actions auprès du monde sportif, mais aussi des décideurs, notamment pour permettre de développer les programmes de prévention par et pour l’activité physique et sportive, dont l’efficacité est indubitable, comme récemment illustré par mon collègue le Pr Millet [1].
Je tiens à remercier tous les auteurs pour leur contribution qui donne une coloration Francophone multiculturelle à ce numéro, ainsi qu’aux rédacteurs en chef Boris Gojanovic et Patrick Vavken de m’avoir donné l’occasion de contribuer à ce journal en tant que rédacteur en chef invité. Pour finir, je souhaite que cette lecture stimule votre réflexion pour imaginer d’autres allers-retours entre ces 2 mondes.

Correspondance

Pr Vincent Gremeaux
Médecine du sport et de l’exercice et Médecine Physique
Swiss Olympic Medical Center
CHUV – Dpt de l’Appareil
Locomoteur (DAL)
Av. Pierre-Decker 4, CH-1011 Lausanne
Tél.: +41 (0)21 314 9406
e-Mail: vincent.gremeaux@chuv.ch
http://www.chuv.ch/sport

Référence

  1. Millet GP, Chamari K. Look to the stars-Is there anything that public health and rehabilitation can learn from elite sports? Front Sports Act Living. 2023 Jan 23;4:1072154.
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